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Les Objectifs du développement durable ou ODD sont de plus en plus utilisés par les entreprises pour étayer leur communication en responsabilité sociale et environnementale. Mais de quoi parle-t-on précisément ? Comment les Comités sociaux et économiques (CSE) peuvent s’approprier cette feuille de route ? Et comment l’utiliser à bon escient ?
En 2000 à New York, les Nations Unies avaient adopté les “objectifs du millénaire pour le développement”. Huit feuilles de routes à l’horizon 2015 définissaient des objectifs autour de grands enjeux humanitaires tels que l’éducation, la lutte contre l’extrême pauvreté et la mortalité infantile.
En 2015, ce sont les Objectifs du développement durable (ODD) qui prennent la relève. Censés tirer les enseignements des expériences précédentes, ils tentent de couvrir l’ensemble des enjeux du développement à l’aune des crises environnementales que sont le changement climatique et l’érosion de la biodiversité. Le programme d’action finalement adopté, intitulé Agenda 2030, définit 169 cibles à atteindre, encadrées par 232 indicateurs, et regroupées en 17 thématiques. L’ambition affichée est de parvenir à éradiquer l’extrême pauvreté, mais aussi de réduire les inégalités, et relever les défis environnementaux, le tout en accroissant la prospérité économique à l’échelle mondiale.
Parce qu’il englobe largement les thématiques liées au développement humain, l’agenda 2030 recoupe nécessairement plusieurs domaines d’action privilégiés des CSE. Il est ainsi possible d’affirmer que les CSE contribuent déjà, parfois sans le savoir, à la réalisation des Objectifs du développement durable.
Héritiers des missions des Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), ils participent au déploiement des politiques de prévention des risques professionnels (Objectif 3 : “Bonne santé et bien-être”).
Que ce soit à travers leur rôle de suivi, ou par le biais des négociations menées avec les directions, les CSE sont acteurs de la réduction des inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes (Objectif 5 : “Égalité entre les sexes”).
Autre exemple, la formation professionnelle est l’un des principaux axes retenus par l’ONU pour la réalisation de l’Objectif 8 (“Travail décent et croissance économique”). Il s’agit là encore d’un des champs d’intervention du CSE, notamment au travers de la “consultation annuelle sur la politique sociale de l’entreprise”, dans laquelle il est impliqué.
Les ODD sont de plus en plus largement utilisés par les entreprises, que ce soit comme argument de communication, ou comme outil de pilotage pour leurs stratégies de prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux. En effet, le caractère englobant des différentes thématiques facilite l’inclusion de diverses formes d’action comme contributions à l’agenda 2030. De plus, les 17 catégories retenues permettent de cartographier simplement les initiatives impulsées, ce qui constitue un atout en termes de suivi.
Cette approche n’est pas sans poser de questions. En premier lieu, il faut pouvoir justifier de la pertinence des actions engagées au regard des ODD revendiqués. Les questions environnementales, par exemple, nécessitent de mobiliser des expertises dans de nombreux domaines. Certaines actions connotées positivement a priori peuvent dissimuler des impacts négatifs et des coûts environnementaux cachés. Par ailleurs, l’action la plus percutante sur le plan de la communication ne sera pas nécessairement la plus utile dans les faits. Une action superficielle ou des choix de facilité peuvent vite provoquer des retours de bâton, notamment en termes d’image.
Un deuxième problème se pose : hiérarchiser les enjeux. Sans cela, il est difficile d’apprécier la pertinence de l’effort consenti. En effet les 17 objectifs fixés par les Nations-Unies interagissent tous en étroite synergie. Du succès des uns dépend le succès des autres.
Dans ce réseau complexe d’interdépendances, il semble globalement admis que plusieurs objectifs prédominent. S’ils ne sont pas atteints, les autres seront de fait fortement compromis. C’est particulièrement vrai de la lutte contre les changements climatiques (Objectif 13) et de la sauvegarde de la biodiversité marine (Objectif 14) et terrestre (Objectif 15). Pour être réalisés, ils dépendent eux-mêmes dans une large mesure d’un changement dans les modes de consommation et de production (Objectif 12). En France, par exemple, plus de la moitié de l’empreinte carbone totale est liée aux importations, c’est à dire à la consommation, en France, de biens produits dans d’autres pays.
C’est sur ce levier de la consommation que les CSE peuvent jouer un rôle majeur. Selon les estimations, 11 milliards d’euros de dépenses de consommation sont induites, chaque année, par le budget des activités sociales et culturelles (ASC) des CSE (voir notre livre blanc).
Dans cette perspective, s’ils sont utilisés à bon escient et appuyés sur une expertise rigoureuse et méthodique, les ODD peuvent être un référentiel utile pour piloter la transition des CSE vers des actions à impact positif.
Chez Représente.org, nous aidons les élus et les salariés à comprendre et s’approprier les grands enjeux environnementaux. Nous accompagnons les CSE dans la transformation de leurs activités, événements et avantages. Nous apportons notre expertise pour communiquer efficacement autour de leurs initiatives. Ça vous motive ? Parlons-en.