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Chaque année se pose à nouveau la même question : quel est l’impact environnemental de notre sapin de Noël ? Faut-il en acheter un artificiel ? Ou même ne pas en acheter du tout ? Une question épineuse. Alors voici les infos à retenir pour profiter des fêtes sans se faire enguirl… bon d’accord, j’arrête.
Commençons tout d’abord par nous faire du bien (ou du mal suivant le moment de l’année) en nous remémorant le plaisir que peut faire naître en nous la vue d’un beau sapin soigneusement décoré. La vue, certes, mais aussi l’odeur…
Première info pratique pour ceux qui cherchent désespérément un sapin qui sent bon. Le sapin de Nordmann, qui a récemment conquis les trois quarts du marché au détriment de l’Épicéa, n’a pas une odeur très marquée. Inutile donc de s’échiner à en trouver un qui sent plus que les autres. S’il a séduit un large public, c’est avant tout pour son aspect plus fourni, son beau vert profond, ses épines souples et rondes qui piquent nettement moins… et qu’on retrouve également nettement moins sur les tapis. En effet l’Épicéa, qui a quant à lui pour avantages son coût moindre et son parfum caractéristique, tient moins longtemps après la coupe, en particulier si vous l’installez dans une pièce trop chauffée.
Mais que vous choisissiez l’un ou l’autre, vous n’aurez pas trop de difficultés à acheter un sapin cultivé en France. Ils représentent environ 80% des 6 millions de sapins naturels vendus chaque année. La première région de production est le Morvan, suivie de la Bretagne. Les sapins importés viennent quant à eux surtout de Belgique et du Danemark.
Parmi les autres variétés, plus confidentielles sur le marché, petite mention spéciale pour le Nobilis ou sapin noble. C’est incontestablement celui qui sera le plus susceptible de faire revivre votre âme d’enfant lors des fêtes. Touffu, élégant, avec des aiguilles légèrement bleutées et douces au toucher, il est plus parfumé que le Nordmann mais également plus cher. Au moins, il restera impeccable jusqu’à la fin du mois de janvier pour peu que vous ne chauffiez pas excessivement votre salon. Car oui, l’avantage du sapin naturel, c’est qu’il vous invite aux écogestes !
Alors parlons des écogestes justement. Cultiver des millions de sapins uniquement pour les exposer quelques semaines avant de les jeter, n’est-ce pas là un gaspillage inutile de ressources ? Dans une certaine mesure… oui, c’est essentiellement un luxe. C’est d’ailleurs cette dimension symbolique de gaspillage qui suscite de plus en plus la controverse, et qui explique l’émergence récente de solutions alternatives (arbre artificiel en bois, en aluminium, arbre en pot à replanter, etc). Mais au-delà du symbole, ce luxe que nous nous offrons est-il déraisonnable, ou relativement inoffensif au regard des impératifs environnementaux?
En termes de consommation de ressources, les sapinières consacrées aux arbres de Noël ont à première vue un impact relativement négligeable. La production française se contente de 5 à 7000 hectares de surfaces pour approvisionner les quatre cinquièmes du marché national. Pour se donner une idée, la vigne occupe en France environ 750 000 hectares, et les céréales 9 millions. Admettons…
On redécouvre chaque année cette étude menée au Québec en 2008 par le cabinet Ellipsos. Elle avait estimé les émissions de gaz à effet de serre d’un sapin de Noël naturel, sur l’ensemble de son cycle de vie, à 3 kg de CO2 environ. Pour comparaison, c’est ce que vous émettez en restant bloqué deux heures et demie dans les bouchons (un conducteur francilien cumulant 58 heures de bouchons par an). L’impact carbone du sapin, principalement lié au transport (de la sapinière au magasin, puis du magasin jusque chez vous) est au final très faible, et variable d’un cas sur l’autre.
Pour comparaison, un sapin artificiel en plastique, fabriqué en Chine, aurait un impact d’au moins 8 kg de CO2 par an si vous le gardez en moyenne six ans avant de le jeter, comme c’est le cas en pratique. Selon l’étude, pour qu’il devienne globalement plus vertueux qu’un sapin naturel, il faudrait le conserver au moins 20 ans.
Là où, en revanche, le sapin naturel génère nettement plus d’impacts qu’un sapin artificiel, c’est quand on regarde du côté des effets sur la biodiversité. Cela pourrait sembler négligeable au vu des faibles surfaces concernées. Mais si la culture intensive de sapins de Noël parvient à générer de tels rendements à l’hectare, c’est aussi parce qu’elle recourt systématiquement aux engrais de synthèse et aux pesticides, sans oublier les régulateurs de croissance, soit une dizaine de traitements phytosanitaires par an environ. C’est moins que la vigne (entre 12 et 25 traitements en moyenne selon les régions) mais plus que le blé (6 à 8 traitements suivant les années).
Les habitants de Champeau-en-Morvan le savent bien, qui ont vu leur captage d’eau potable contaminé en 2010 par du dichlobénil, un puissant herbicide interdit depuis 2012. La pollution y est toujours présente malgré des années de traitements aux charbons actifs. Excédés également, les apiculteurs de la région situés à proximité des parcelles, qui subissent des vagues de surmortalité chez les abeilles et pointent du doigt certaines pratiques d’épandage.
Limitées en théorie à des parcelles peu fertiles, impropres à d’autres cultures, les sapinières, peuvent dans les faits non seulement venir empiéter sur des réservoirs de biodiversité comme la forêt, les haies et les zones humides, mais également supplanter des parcelles autrefois dédiées au pâturage, moins rentables. Or, la monoculture intensive de sapins constitue un milieu pauvre en biodiversité.
Le cahier des charges de l’agriculture biologique peut tout-à-fait s’appliquer aux plantations de sapins de Noël. En France, une poignée d’exploitations se sont converties, telle France Sapin Bio, installée dans l’Ariège, qui fait figure de pionnier. Elles sont aujourd’hui regroupées au sein de l’association “Les Sapins Bio de France”. Nordmann, Épicéa, Nobilis, la plupart des variétés courantes sont représentées.
Les avantages pour l’environnement sont nombreux. Pas d’engrais de synthèse, ça veut dire moins d’émissions de gaz à effet de serre (directes ou induites). Pas de pesticides de synthèse ni de régulateurs de croissance, c’est moins de risques pour les écosystèmes et la santé humaine. De plus, certaines techniques novatrices, comme les couverts végétaux qui pallient l’absence de désherbage chimique, peuvent augmenter sensiblement la biodiversité présente dans les parcelles.
Aujourd’hui, le sapin bio représente seulement 1% du marché, mais il ne tient qu’à vous que cela change ! Pour un coût qui n’est pas nécessairement plus élevé que celui d’un sapin conventionnel, vous pouvez soutenir les initiatives d’agriculteurs engagés qui développent des solutions d’avenir, et ainsi profiter deux fois plus de votre bio sap… désolé, j’avais dit que j’arrêtais.
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