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Cosmétiques : les cinq substances que vous voulez éviter

À l’orée des fêtes de fin d’années, les campagnes promotionnelles battent leur plein dans les boîtes mail pour s’attirer les faveurs de nos budgets cadeaux. Parmi les produits incontournables en cette période, les cosmétiques tiennent sans conteste le haut du pavé. Un choix sûr, a priori, pour qui souhaite contenter le plus grand nombre avec des présents à la fois utiles et raffinés. Cependant, les impacts des cosmétiques sur l’environnement rendent les consommateurs de plus en plus attentifs au choix des produits et à leurs listes d’ingrédients, à raison. Nous vous proposons une rapide mise au point sur cinq substances et composés fréquemment pointés du doigt, à tenter d’éviter.

Lorsqu’il s’agit de créer une recette pour un produit cosmétique, les ingrédients susceptibles d’entrer dans sa composition peuvent se compter en dizaines de milliers. Les substances actives sont celles qui confèrent au produit ses effets spécifiques, tandis que les excipients donnent à l’ensemble une consistance et une texture. Les éventuels additifs, qu’ils soient d’origine naturelle ou non, peuvent servir par exemple à amplifier l’effet des substances actives (on parle alors d’adjuvant), ou bien à améliorer la texture, la bonne tenue ou encore la conservation du produit.

Au fil des dernières décennies, les composés issus de la pétrochimie, de la chimie organique et inorganique ont investi le domaine des cosmétiques. Par rapport aux ingrédients naturels, ils offrent souvent des alternatives meilleur marché, de meilleures facilités de stockage et de conservation. Ils ouvrent parfois aussi de nouvelles possibilités pour formuler des produits ayant une meilleure tenue, voire combinant plusieurs effets. Inconvénients, leur production consomme des ressources, de l’énergie et peut provoquer des rejets polluants. Une fois utilisés, certains de ces composés mettent du temps à se dégrader dans la nature, et peuvent présenter des risques pour les écosystèmes et la santé humaine. En voici quelques-uns parmi les plus souvent pointés du doigt. 

Les microbilles et autres paillettes de plastique

Particules plastiques de moins de 5 mm de diamètre, elles trouvent des applications dans à peu près tous les produits cosmétiques possibles et imaginables : crèmes, dentifrices, shampoings, soins exfoliants, produits de rasage, de maquillage, déodorants… Elles servent soit d’agents exfoliants, d’agents nettoyants, ou encore d’agents de texture pour fluidifier les crèmes et les produits liquides, ou les rendre plus doux. 

Certaines peuvent parfois pénétrer l’organisme en étant accidentellement ingérées. Les autres se retrouveront d’une manière ou d’une autre dans l’environnement, le plus souvent après avoir été rincées. Ainsi, elles finiront leur course dans les eaux de surface et dans les océans. Ces plastiques sont généralement sélectionnés pour être peu réactifs et toxiques, mais la question qui reste en suspens est de savoir s’ils le restent lorsqu’ils se dégradent dans l’environnement, et notamment lorsqu’ils se fragmentent en résidus plus petits, les nanoplastiques. On a encore relativement peu de recul sur les effets de ces derniers, mais on sait qu’ils peuvent contaminer la chaîne alimentaire (et donc se retrouver in fine dans nos assiettes). On sait aussi que les particules plastiques peuvent fixer des polluants comme les métaux lourds et ainsi favoriser leur accumulation chez les organismes vivants lorsqu’elles sont ingérées. 

En France, depuis le 1er janvier 2018, la loi interdit l’usage des microbilles de plastique dans les produits cosmétiques rincés à usage d’exfoliation et de nettoyage. Dossier classé donc ? Pas vraiment. L’énoncé du texte vise clairement à restreindre le périmètre de l’interdiction afin de ménager les industriels. La Surfrider Foundation Europe et une trentaine d’autres ONG continuent donc de demander que tous les microplastiques ajoutés intentionnellement soient interdits.

D’ici-là, donc, la vigilance reste de mise. L’initiative Beat the Microbead met à disposition sur son site des outils de recherche pour évaluer des produits et trouver des alternatives sans plastiques. On y trouve également une liste des plastiques utilisés, ainsi qu’une application téléchargeable.

Les huiles et cires minérales

Ce sont des mélanges complexes obtenus soit par raffinage de produits issus de la pétrochimie, soit par synthèse via des procédés de chimie organique. Les plus connues sont la paraffine et la vaseline. On les trouve notamment dans les baumes à lèvre, les soins hydratants, ou encore dans les soins démaquillants. Elles sont utilisées pour leur effet film, comme adjuvant améliorant l’efficacité des substances actives, ou encore comme agents de texture.

On retrouve sous cette dénomination des substances qui peuvent varier en composition ainsi qu’en qualité. En principe, le degré de raffinage des huiles utilisées en cosmétique doit permettre d’écarter le risque d’exposition à des composés toxiques. Mais des analyses menées sur des baumes à lèvres par l’UFC-Que choisir en 2017 avaient pu démontrer que ce n’était pas toujours le cas dans les faits. Enfin, on manque de recul quant aux effets à long terme de l’accumulation de ces substances dans l’organisme.

Les phtalates

Issus de l’industrie pétrochimique, ils sont utilisés notamment pour améliorer la tenue des vernis ou pour conférer un effet de brillance aux soins capillaires. Ils servent également à dénaturer l’alcool des parfums pour le rendre impropre à la consommation.

Les phtalates sont des perturbateurs endocriniens. Ils imitent la forme de certaines hormones humaines et peuvent de fait prendre leur place, ce qui peut engendrer des problèmes de fertilité et des troubles du développement (on parle alors de reprotoxicité). Les phtalates se dégradant relativement vite dans l’organisme, c’est l’exposition chronique, via différents vecteurs, qui favorise leur bioaccumulation. De nombreux phtalates ont été interdits par l’Union Européenne en 2013. Certains ont été classés cancérigènes. Sont encore utilisés en cosmétique les DEP (diéthylphtalates) qui font toujours l’objet d’études.

Les silicones

Les silicones sont des composés inorganiques obtenus à partir de silicium par une suite de procédés chimiques. Particulièrement présents dans les crèmes pour la peau et dans les soins capillaires, les silicones ont progressivement investi l’ensemble des segments cosmétiques. Ils servent notamment à améliorer la texture des crèmes, à créer des films secs, où encore à allonger la tenue des maquillages longue durée.

Les silicones ont l’avantage d’être très stables et très peu réactifs. Cela les rend particulièrement peu toxiques pour les organismes vivants. Mais en contrepartie, ils mettent beaucoup de temps à se dégrader dans l’environnement. De plus, certains de ses produits de dégradation intermédiaires sont des perturbateurs endocriniens, potentiellement reprotoxiques. Il y a donc des risques associés à leur accumulation dans les milieux aquatiques.

Plusieurs labels pour s'y retrouver

Plusieurs certifications, labels et mentions vous garantissent des produits dont les formules recourent au minimum aux substances de synthèse, et qui en tout état de cause excluent totalement les composés précédemment cités. Au-delà de cet aspect précis, ils recouvrent différents degrés de spécifications et d’engagements visant à réduire plus largement l’empreinte environnementale de l’industrie cosmétique.

La certification COSMOS résulte de l’association de quatre organismes détenteurs de labels (l’Allemand BDIH, le français Cosmebio, l’italien ICEA, et le britannique Association Soil) ainsi que d’un organisme certificateur (Ecocert). Ils se sont accordés sur un cahier des charges commun : le référentiel COSMOS.

Il garantit l’origine naturelle des ingrédients utilisés dans les formules. Il précise les méthodes d’extraction et les cas de figure dans lesquels des ingrédients non naturels, dont une liste précise est établie, peuvent être utilisés “dans la mesure où il n’existe aucune alternative naturelle efficace susceptible d’assurer la sécurité des consommateurs ou l’efficacité du produit”.

Le référentiel COSMOS recouvre deux niveaux de certification : COSMOS Natural et COSMOS Organic. Par rapport au premier, le label COSMOS Organic ajoute des exigences en matière recours aux produits biologiques : 95% des ingrédients d’origine agricole présents dans la formule doivent être certifiés bio et la part minimale de ces ingrédients bio dans le produit final doit s’élever à 10 ou 20% selon le type de produit.

NATRUE est un label de certification qui a été développé à l’initiative de plusieurs entreprises du secteur des cosmétiques : Wala, Laverana, Weleda, Primavera, et CEP. Les critères exigés garantissent l’usage de substances d’origine naturelle, limitent pour certains produits le recours aux produits “dérivés naturels » (c’est-à-dire modifiés chimiquement) et posent des restrictions quant aux types de procédés utilisés pour leur obtention.

Les substances de synthèse sont rigoureusement exclues, à l’exception de certaines substances dites “nature-identiques”. Cela signifie qu’elles existent à l’identique dans la nature mais sont obtenues par synthèse. Elles peuvent être tolérées pour l’obtention de pigments et de conservateurs. Comme pour la certification COSMOS, le référentiel NATRUE se décompose en deux niveaux : cosmétiques naturels et biocosmétiques. Pour les biocosmétiques, 95% des substances naturelles ou “dérivées naturelles” doivent provenir de l’agriculture biologique et/ou de la collecte sauvage (e.g. cueillette). 

Nature et Progrès propose une alternative aux mécanismes standards de certification, qui passent par des organismes certificateurs agréés. On parle ici de Système Participatif de Garantie (SPG). C’est donc un réseau associatif, constitué en groupes locaux réunissant des producteurs et des consommateurs adhérents de l’association, qui attribue la “mention” et contrôle le respect des différents cahiers des charges. En plus de viser à la préservation de la biodiversité et des écosystèmes, la charte de l’association vise explicitement à favoriser l’autonomie économique des producteurs par des activités diversifiées, à taille humaine, fondées sur des circuits de proximité. 

Le cahier des charges dédié aux cosmétiques stipule que toutes les matières premières d’origine agricole doivent être sourcées au sein de la mention Nature et Progrès ou être certifiées bio à partir du moment où ces options sont disponibles sur le marché. Toutes les substances de synthèse sont exclues, à l’exception de trois conservateurs (l’acide benzoïque, l’acide sorbique, l’acide déhydroacétique et ses sels), avec des limites de doses.

Le label Slow Cosmétique a pour particularité de ne pas s’appliquer à des produits spécifiques. Il récompense des marques pour saluer l’ensemble de leur démarche. Pour autant, les formulations des produits sont prises en compte dans l’attribution du label. La charte du label énonce des principes directeurs sur lesquels s’établit une grille d’évaluation. C’est en fonction du nombre de critères validés que la mention est ou non attribuée. Cette charte promeut une cosmétique “écologique”, qui exclut les ingrédients issus de la chimie de synthèse et de la pétrochimie.

La certification bio des produits n’est pas indispensable mais favorise l’obtention du label. Dans tous les cas, la marque doit utiliser dans ses formules une majorité d’ingrédients certifiés bio. Par ailleurs, le label Slow Cosmétique tient compte de la gestion des impacts du produit sur l’ensemble de son cycle de vie (circuits courts, réduction des déchets…), valorise les savoirs-faire artisanaux, et consacre un volet important à la communication et au marketing de la marque afin d’inciter à sobriété. 

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